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L'Égliso de la." Gra.n Ma.dre di Dio ", le MOllt
des Capucins et le Pont Yictor-Emmnnuel l.
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Une grande ville moderne, l'air, la lumière largement mé–
nagés, de grands boulevards, d'ombreuses avenues, des squares
fieul'is, l'ardeur du progrès que prouvent ses nouvelles con–
structions, les souvenirs pieux du passé que témoignent ses
nombreux monuments, un centre intellectuel, scientifique et ar–
tistique, un commerce fiorissant, une active industrie, une histoire
glorieuse, une foi robuste dans l'avenir, voilà Turin. Son ca–
ractère est presque unique en Italie et offre au visiteur les
plus agréables surprises.
La masse imposante 'des eaux du Pò s'écoule aux pieds d'une
série de collines ondulées à la verdure éclatante, parsemées de
bois, de villas, de chateaux, jusqu'à l'imposante hauteur de Su–
perga, d'où l'on embrasse l'un des plus beaux panoramas de
l'Italie. La ville s'étend dans toute . son ampleur
SUl'
la rive
gauche, dépassant au Nord la petite rivière de la Doire, s'allon–
geant vers le Sud et l'Ouest dans la plaine fertile, bornée par la
cOUl'be majestueuse des Alpes qui, du groupe du Mont-Rose au
pic aigu du Mont-Viso, couronne la scène de ses cimes superbes
argentées de neiges éternelles. Ainsi, baignée par deux fieuves,
s'élevant dans une plaine verdoyante, entre les collines les plus
délicieuses et les monts les plus imposants, la ville jouit de
tous les avantages d'un climat modéré et de toutes les beautés
" du paysage italien.
Le charme austère, que Jean-Jacques Rousseau -éprouvait si
profondément dans l'ancienne capitale du royaume de Sar–
daigne, s'est comme adouci et égayé à notre époque. Tout le
monde connait la description pleine d'admirative sympathie,
que l'un des esprits les plus hautement modernes, Paul Bourget, a
faite de Turin dans quelques-unes de ses pages les plus brillantes.
La structure de la ville est régulière et rectiligne: presque toutes
les rues vont du Sud au Nord ou de l'Est à l'Ouest, s'entrecoupant