

L'atteggiamento di relativo disinteresse dei belgi per le cose di Torino cambiò assai
radicalmente con le vicende del '48.
In
Belgio l'opinione pubblica seguì con attenzio–
ne l'evolversi caotico degli eventi a Torino. La decisione di Carlo Alberto di concedere
anch'egli una Costituzione venne accolta favorevolmente. Di fronte al conflitto con
l'Austria,
il
Belgio conservò un atteggiamento più prudente, a causa della sua condi–
zione di neutralità obbligatoria, anche se nel frattempo le fabbriche belghe rifornivano
l'esercito piemontese di ingenti quantità di armi. Dopo gli eventi confusi del biennio
1848-49, i rapporti tra Bruxelles e Torino si intensificarono. Sul piano economico, in
primo luogo. Nel febbraio 1851 venne concluso un importante trattato economico,
frutto dell' aumento degli scambi commerciali degli anni precedenti, che preparò la
strada a scambi ben più importanti.
Dopo gli eventi del '48, l'interesse per la politica torinese dunque aumentò. Se ne
trova traccia in un interessante racconto di viaggio
7 ,
pubblicato nel 1854 da Lucien
]ottrand, personaggio assai curioso nel panorama politico belga dell'epoca
8 .
Egli, nel
1853, viaggiò da Anversa a Genova, passando per gli stati renani, la Svizzera, la Savoia
e
il
Piemonte, per cercare sostegno alla sua tesi, secondo la quale vi sarebbe stata una
certa somiglianza tra gli Stati basati su principi liberali e situati tra i grandi imperi
europei. ] ottrand colse nei due regni del Belgio e di Sardegna vari tratti comuni:
Où trouver, après tout, plus d'analogie qu 'entre la Belgique et les Etats sardes? Meme position géo–
graphique entre de grands Etats rivaux, meme popolation, meme religion , memes richesses agricoles
et commerciales, meme diversité de races et de langages dans la population, meme législation civile
pour ce qui nous en vient en commun de la France.
Nelle affermazioni di ]ottrand si avvertono metri di giudizio abbastanza diffusi tra i
cattolici liberali belgi, di fronte alla realtà piemontese di quegli anni. La sua testimo–
nianza, specie se paragonata a quella di Valery, di dieci anni precedente, dà la misura
di quanto fosse cambiata la rappresentazione di Torino. L'impressione di ]ottrand fu
ben diversa da quella un po' mesta di Valery:
Cette capitale mérite bien à son tour la réputation dont elle jouit. Elle représente dignement un peu–
pIe qui se trouve aujourd'hui à la tete de la civilisation italienne. Ses places publiques, entourées
pour la plupart de galeries aux portiques élégants et ornées de statues monumentales; ses larges
rues, dont plusieurs sont longées aussi de portiques semblables à ceux des grandes places; ses palais,
ses jardins publics, ses innombrables églises d'architecture très-variée et toutes riches en reuvres
d'art; l'enceinte de ses boolevards, plantés à peu près comme les boulevards de Bruxelles et aboutis–
sant des deux cotés de la ville aux rives du
PO,
qui en longe un troisième coté, tout cela forme un
ensemble qui peut rivaliser avec les cités les plus renommées de notre continent
9 .
]ottrand era interessato al rapporto tra Stato e Chiesa, così come esso si configura–
va nello Statuto. Rimase colpito negativamente nell'incontrare tanti preti per le strade:
Ce qui frappe d'abord un voyageur venant du Nord, c'est la moltitude de pretres qui se melent à la
circulation dans les rues de Turin . On a sagement réduit, dans les pays catholiques du nord de l'Eu–
rope, le nombre des serviteurs des autels, qui d'ailleurs n'avaient jamais existé chez nous avec la
meme profusion qu'en Italie et en Espagne.
L..]
Aussi voit-on
à
Turin les pretres dans les cafés,
dans les promenades publiques. Les dames en sont continuellement accompagnées dans les rues et
les boutiques. Il faut bien des revenus aux fabriques au delà des besoins réels du culte; il faut bien
des «bénéfices» sans «offices» sérieux pour l'entretien de tant d'ecclésiastiques de loisirs. Cette pre–
mière observation, à laquelle donne lieu l'aspect de Turin, justifie sur-Ie-champ, aux yeux du voya–
geur, le gouvernement sarde des efforts qu 'il fait pour remédier
à
l'emploi d'une trop grande part
de la richesse nationale aux seules affaires du colte public
lO .
7
LUCIEN ] OTTRAND,
D'Anvers
à
Genes, par les pays
rhénans, la Suisse, la Savoie et le Piém0!lt, et retour par
Marseille et le sud-est de la France. Etudes diverses,
Bruxelles, Delevigne et Callewaert, 1854.
8
Lucien ]ottrand (1804-1877), awocato, uomo politi–
co e pubblicista. Personaggio originale e complesso, cat-
tolico, repubblicano e socialista. Promosse l'emancipazio–
ne dei fiammin ghi ; fu di sentimenti filo-inglesi. Si
veda
] UL IEN KUYPERS,
]ottrand,
in «Biographi e Nationale»,
XXX (1958- 1959), pp. 471-488.
9
L.
] OTTRAND,
D'Anvers
à
Genes
cit., p. 320.
lO
Ibid.,
p. 321.
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